J’ai déjà vécu cette scène. Véranda, soleil, le décor m’est familier depuis longtemps mais la présence d’Émilie, une tasse de café à la main, et de Nellie, qui secoue la tête et secoue la tête, chassant les flots de lumière que l’après-midi jette sur nous – tout ça ressemble à un agglomérat de souvenirs, entassés les uns sur les autres à la manière d’un puzzle mal découpé.
— Mais mamie, tu comprends bien ce qu’elle te dit, Victoire. Elle a raison, non ?
— Arrête de me parler comme ça, toi ! Parle-moi comme tu aimerais qu’on te parle, comme à une adulte.
La conversation tourne en rond, Nellie trouve toujours le moyen de nous repousser. Je tente une nouvelle fois :
— Ce qu’on essaie de te dire, c’est que tu n’as pas à t’accuser de quoi que ce soit… Surtout pas d’avoir tué un type qui est bel et bien vivant.
Je n’en reviens pas de devoir réexpliquer une chose aussi logique. Ma grand-mère me regarde, ses sourcils se soulèvent haut sur son front, emportent ses yeux écarquillés, tirent sur sa bouche entrouverte. Je retiens ma respiration : elle va dire quelque chose, revenir à la raison. Mais soudain ses traits s’affaissent, les sourcils retombent sur les yeux qui se rivent au sol, et elle secoue et secoue encore la tête.
— C’est vous qui comprenez rien ! Si je vous dis que je l’ai fait, c’est que je l’ai fait ! Arrêtez de me faire chier !
Un tapement sec nous interrompt. Mon père vient de toquer à la vitre du bout de sa bouteille de bière décapsulée. Je me lève et ouvre aussitôt la porte.
— Dis donc, toujours cette manie de fermer à clef, surtout dans ta véranda. C’est drôle !
Sa bonne humeur me frappe. À peine échappée des moments houleux avec Nellie, je ne m’attendais pas à me cogner aussi simplement à la joie des autres. Il entre, referme la porte derrière lui et s’assoit sur le canapé en poussant un soupir de contentement. Son arrivée s’accompagne d’un silence apaisant.
— Comment tu te sens, Nellie ? finit-il par demander. Heureuse de passer la journée avec moi ?
— Oh, toi aussi, Olivier, arrête de me parler avec cette… cette condescendance, là…
Elle accompagne son reproche d’un geste de la main mais, déjà, son ton s’adoucit. Elle a toujours eu mon père à la bonne. Lui ne se sent coupable de rien et se contente de la regarder avec un petit sourire en coin.
— On se bouge ? s’impatiente Émilie.
Elle met son sac en bandoulière : elle est prête. À sa demande, l’après-midi se passera à la plage, entre cousines, loin de la maison. Elle a sauté sur l’occasion dès qu’elle a su que mon père était rentré. Qu’il s’occupe un peu de mamie, lui aussi ! Cette phrase m’a étonnée. Je n’aurais jamais imaginé mon père s’occuper de qui que ce soit.
Je me tourne vers lui et lui lance un regard appuyé. S’occuper de Nellie, c’est particulier. Surtout depuis l’apparition de ce Jonathan, mort mais vivant, absurdité ultime. J’ai peur, très peur que ma grand-mère plonge dans cette accusation et n’en sorte jamais. Mon père, lui, ne semble pas particulièrement alarmé. Tout le monde se sent toujours coupable de quelque chose, m’a-t-il dit, suivi de Ne t’en fais pas, en procès on voit bien pire. Je ne sais pas si c’est rassurant.
Je glisse mes lunettes de soleil dans mon sac, répète que je reste joignable, surtout qu’il n’hésite pas à m’appeler au moindre problème. Et, enfin, Émilie me pousse vers la sortie. Mon père nous fait un signe de la main, nous dit que tout ira bien. Le porte claque derrière nous et tue dans l’œuf toute réaction que Nellie pourrait avoir : heureuse ou pas d’être avec Olivier, je n’en sais trop rien et m’en veux de l’abandonner.
— T’as remarqué comment mamie parle de ce mec qu’elle aurait tué ? demande Émilie.
J’aimerais qu’on parle de Nellie et qu’on n’en parle pas. Qu’on décortique ce qui se passe et qu’on renonce à comprendre. Je me sens un pied dedans et un pied dehors, le haut du corps à l’extérieur, dans la rue, au soleil, et le reste planté dans la maison, mes racines s’enfonçant dans le toit et les murs, descendant jusque dans la véranda, prêt à recueillir ma mère et ma grand-mère du bout de mes appendices.
Sans attendre ma réponse, Émilie poursuit :
— Elle a pas dit « j’ai tué ce mec ». Elle a dit « je l’ai fait ». C’est pas un signe qu’elle pige pas tout ? Qu’elle parle pas de la même chose que nous ?
Elle a raison. Elle a tellement raison. Sa remarque m’étonne et me mets face à mes doutes : je me surprends encore à questionner cette absurdité, absurdité, absurdité, celle de ma grand-mère ayant tué. Comme si je voulais bien croire qu’un tel acte soit possible. Que les seules paroles de Nellie suffisent à prouver le meurtre.
— Et sinon, ton père, il a des nouvelles de ta mère ?
— Non. Aucune.
— Meuf, ça fait beaucoup, quand même. Entre ta mère qui s’est barrée on sait pas où, mamie qui va pas bien, toi qui restes avec elle pour t’en occuper… Fais gaffe.
Et la pieuvre, je pense. Il y a aussi la pieuvre. Des jours que je n’arrive pas à me concentrer, à avancer. Je trouve le temps de m’assoir à mon bureau, de dessiner, mais des fils de pensées me ramènent ailleurs, Nellie, les courses, Jonathan, ranger, nettoyer. Sans compter ma mère qui ne répond pas, coups de fil ou textos, rien n’y fait.
— Tu sais quoi, reprend Émilie en voyant ma tête, aujourd’hui on se repose. Re-pose !
Elle pianote sur son téléphone et, bientôt, une musique idiote s’en échappe – une mélodie d’été, des sons joyeux et vibrants que l’humanité aura vite oubliés. Et Émilie se met à bouger les épaules, les hanches, à en faire des caisses et des caisses, et ça marche : je ris.
Il ne faut qu’un quart d’heure pour arriver à la plage. L’après-midi est déjà bien avancée, le soleil ne tambourine plus aussi sauvagement sur les peaux, et le sable est parsemé de serviettes, de corps et de petits châteaux. Émilie et moi trouvons une place libre, la plus éloignée des autres possible. L’isolement est peine perdue. Ma cousine se déshabille immédiatement. Elle réajuste les bretelles de son maillot d’un geste banal, et je ne peux m’empêcher, une fois encore, d’admirer ses formes. Elle a toujours eu plus de muscles que moi, plus de chair déposée aux bons endroits, et la capacité à se mettre en valeur comme il faut. J’achève de me déshabiller, manque de trébucher en ôtant mon short, refuse de trop regarder ce vieux maillot fade qui m’enserre comme un filet autour d’un mollusque.
— On se baigne tout de suite ? J’ai envie de nager, j’ai trop chaud.
Je secoue la tête et réponds que je préfère rester ici, avec un livre. Ce que je ne dis pas, c’est qu’il est hors de question que je m’éloigne de mon téléphone. Au cas où.
— Your loss ! lâche-t-elle.
Je la vois qui s’éloigne au milieu des serviettes et des châteaux, la silhouette balancée par une démarche calme et apaisante. Elle rétrécit, se mêle aux autres corps pas plus grands que des poupées, franchit la ligne qui sépare le sable et la mer et disparaît dans l’eau.
Je m’allonge et ouvre mon livre. Un roman de poche, acheté au hasard des étalages : je trouvais la couverture jolie. Les premiers chapitres m’ont embarquée, mais je peine à me souvenir de tous les détails, à m’immiscer dans l’histoire comme on se couche dans un bon lit.
Je me concentre. L’intrigue principale me revient en tête, simple et efficace, peut-être sans originalité. Les mots s’alignent les uns à la suite des autres, ce puis
matin, virgule,
elle puis
desc
endit
mais qui est elle ? Les personnages n’ont plus de prénom, plus de matérialité, n’apparaissent que parce que des pronoms les ont convoqués, et elle s’enfonce dans l’insignifiance. Même les lettres ne s’accordent plus entre elles, les petits e n’arrivent pas à mener l’assaut face aux longs double l, les d enferment les voyelles du haut de leurs crochets, et les phrases tombent si bien les unes sur les autres qu’elles finissent par dégouliner hors de la page.
Autour de moi, le cri des enfants et les bruissements de la mer m’empêchent de me plonger dans cette histoire. Je lève les yeux du livre pour ne pas voir que les phrases et les mots et les lettres s’échappent, s’étendent derrière moi et me tirent en arrière.
Je m’inquiète pour Nellie. Mon père fera l’affaire, je pense en fixant l’eau. Mais il ne restera pas. Et puis, il n’est pas suffisamment inquiet, un peu trop distrait. Il faudrait peut-être que j’aille plus loin. Que je tente le tout pour le tout. Ce Jonathan, j’ai son adresse et son numéro de téléphone : et si je le contactais, l’invitais à la maison, que Nellie se rende compte de son erreur ? Oui mais. Je l’appelle, ce Jonathan, et qu’est-ce que je dis ? Ma grand-mère est persuadée de t’avoir tué, c’est ridicule. Il n’a rien demandé.
Ma mère, elle, saurait. Elles ont tendance à se disputer, j’en ai bien conscience, mais elles se pratiquent tellement qu’elle se savent. Ma mère laisserait couler l’affaire ou prendrait le taureau par les cornes, mais elle ne douterait de rien et Nellie l’écouterait. En râlant, sans doute, mais elle l’écouterait.
Je déverrouille mon téléphone. Aucun nouveau message. J’ouvre la conversation « Maman », remonte machinalement le fil et, sans surprise, ne rencontre que des messages verts : les miens, sans réponse. À croire que ma voix se perd dans le vide, que je ne parle qu’à un mur virtuel.
J’espère qu’elle se sent coupable. Qu’elle se ronge les sangs. Une mère qui part, comme ça, ça doit forcément remuer des choses. Ça doit lui faire mal, l’empêcher de dormir, lui brûler les boyaux. Non ? Ou bien, elle se repose et se contre-fout de tout. Elle dort du sommeil de la juste, de celle qui a toujours pris soin des autres et encaissé les coups, elle dort et elle dort et elle dort, une vraie Blanche-Neige dans son cercueil en verre que le temps et les textos n’atteignent même plus.
Tout le monde se sent toujours coupable de quelque chose, je réentends mon père énoncer placidement. Tout le monde et coupable, sans doute, peut-être. En y réfléchissant. Oui. Définitivement. Nellie est coupable d’un mort qu’elle n’a pas tué, ma mère de nous avoir abandonnées, et moi de ne penser qu’à moi. Je ne suis pas si différente : moi aussi je suis partie, mais juste à la plage. Ma grand-mère me réclame sans doute, habituée qu’elle est à ma présence - même si elle me confond parfois avec sa fille. Il suffit d’une seconde d’égarement pour qu’elle oublie, d’un clignement de paupières pour que soudain Olivier apparaisse devant elle, lugubre tour de magie. La note de ma mère était pourtant claire, je l’ai lue un millier de fois, ça l’aide beaucoup à se repérer si toutes les choses du quotidien sont stables.
Je n’aurais pas dû venir à la plage. Je n’y fais rien d’intéressant.
Je repose mon téléphone et marque un temps d’arrêt avant de reprendre ma lecture. Une femme allongée non loin de moi attire mon attention. Son maillot de bain rouge détonne sur sa serviette bleue et laisse apparaître le pourtour de ses seins sans qu’elle s’en soucie : à sa place, je ne penserais qu’aux regards posés sur moi. Mais surtout, ce qui m’accroche, c’est son magazine féminin qu’elle tient ouvert… à l’envers. Et qu’elle consulte, semble-t-il, avec beaucoup de concentration. J’arrive à lire quelques titres, 101 raisons pour lesquelles il est bon d’être une fille ou Sexe : comment se faire plaisir sans tabou et, en-dessous, des pluies de paragraphes. Les mots ne tombent pas derrière la femme, ne serpentent pas autour d’elle en la tirant en arrière : elle ne les lit pas, mais tapote la page du bout du doigt comme pour les punir d’une bêtise.
Ma cousine bondit soudain devant moi, trempée et essoufflée.
— Alors, il est bien ce bouquin ?
— Oui, ça va…
Elle s’allonge à côté de moi, des gouttelettes d’eau parsèment sa serviette. Elle annonce :
— Tu devineras jamais qui j’ai croisé dans l’eau… Zoé !
— Non, tu déconnes ! Ton ex ?
— Elle est encore dans l’eau, avec un pote à elle. C’est eux, là-bas, qui jouent au ballon.
Je plisse les yeux. Si on ne me la pointait pas du doigt, je n’aurais pas reconnu cette ex de ma cousine, que j’ai pourtant rencontrée un paquet de fois. Elles ont rompu l’an dernier.
— Et alors, vous vous êtes parlé ?
— Ouais… Un peu obligé, sinon c’est vraiment gênant. Au début c’était bizarre, mais j’ai rien montré, j’ai juste été polie et je faisais genre tout va bien.
— Et tout va bien ?
Une seconde de silence pendant laquelle Émilie fait la moue, une lueur de malice créant un pont entre son regard et son sourire en coin.
— Elle avait l’air contente de me voir, explique-t-elle. Et franchement… moi aussi.
Ces deux-là vont se remettre ensemble, je me dis en suivant des yeux la femme au maillot de bain rouge qui vient soudain de se lever. Je ne parviens pas à me détacher d’elle.
— Tu comptes la revoir ? je demande à Émilie d’une voix involontairement plate.
— Peut-être… On verra… Si elle a pas changé de numéro. Je pourrais l’inviter à boire un verre un soir. Il y a un nouveau bar qui a ouvert, pas loin de celui de Jacob.
Elle continue de parler mais je ne l’écoute qu’à moitié. La femme au maillot fait deux pas de côté, rejoint un couple allongé sur le sable. Debout, les jambes écartées, elle les force à mettre leur main en visière sur leur front. La mer a remplacé la serviette mais l’effet reste le même : elle paraît grande, si grande.
Tous trois discutent, je n’entends que des bribes. Je réalise qu’ils parlent du magazine, que le couple a engagé la conversation à propos d’un article, a demandé à l’emprunter, peut-être. Et que la femme rouge s’énerve. Agite le magazine sous le nez du couple. Le ton monte, la discussion devient rapidement dispute - conseils de merde accompagné de faites autre chose de vos journées et ça va pas la tête ? Émilie se tait et se met elle aussi à suivre la scène.
Tout à coup, la femme rouge saisit le magazine par les deux mains et tire, tire si bien que ses coudes fendent l’horizon : le magazine se déchire. Le couple pousse un cri d’indignation. L’homme se permet une insulte, sale connasse. Sans un mot de plus, la femme rouge balance les débris de papier sur le couple et s’en va récupérer ses affaires.
Émilie n’est pas la seule à avoir remarqué la scène : autour de nous, tous les regards convergent vers la femme rouge, son maillot, son expression indignée, ses gestes presque grossiers. Les conversations se sont interrompues, la dispute se ferme sur un silence que les bruissements de l’eau ignorent – à croire que la plage est déserte.
Ses affaires rassemblées, la femme rouge s’éloigne. Le couple, lui, rit un peu jaune, histoire de se donner une contenance. Quelqu’un leur demande si ça va : oui, répondent-ils, choqués mais manifestement soucieux de ne pas le paraître.
— Ben merde… souffle Émilie. Tu veux savoir qui c’est, cette meuf vénère ?
Oui, j’ai envie de savoir. Je meurs d’envie de savoir qui, vraiment, qui est cette personne qui déchire quelque chose d’écrit. Qui balance comme ça des lettres vides dans les airs, à la figure des autres.
Sans attendre ma réponse, Émilie explique :
— C’est Eugénie Defroix. Celle qui a été acquittée pour le meurtre de son mari.
Je poursuis ma lecture avec beaucoup de plaisir. Je ne sais pas quoi dire à part que je me régale, que tu es une plume très talentueuse et que je m'identifie énormément à Victoire - l'empathie que je ressens à son égard est donc sans bornes. A chaque chapitre, je me représente très bien la scène, que ce soit à la plage, dans la véranda où à la fromagerie… Dans ce chapitre, j'entendais même les bruits ambiants de cris de gosses et de vagues qui se brisent. Je me représentais très bien Eugénie Defroix avec son maillot rouge qui détonne sur la serviette blanche. Tout comme au chapitre précédent, avec la gêne et l'anxiété de Victoire liée à la cliente impatientée. On est complètement immergés dans l'histoire (absorbée par ma lecture, je n'ai même pas entendu qu'on m'appelait dans la pièce d'à côté ^^) et Victoire fait pour moi une excellente protagoniste.
C'est un peu un commentaire guimauve que je te fais là, mais j'espère qu'il te fera du bien <3 J'ai hâte d'en savoir plus sur cette flamboyante Eugénie Defroix et sur la décision de Victoire quant à contacter Jonathan.
Des bisous plumeux !
Pluma.
Autant le précédent chapitre que tu as commenté me semblait un peu faible, autant j'ai été fière de celui-ci dès le point final. J'ai Eugénie en tête depuis un moment, son caractère, son impact sur Victoire et sur l'histoire, je m'étais enveloppée dans la pression et l'enthousiasme à l'idée de la décrire. Résultat, ce personnage est un régal à coucher sur le papier !
Je suis très contente, voire soulagée qu'on puisse avoir une vraie empathie pour Victoire. Je me disais (comme j'ai tendance à voir le pire) qu'on pourrait la trouver trop passive, trop gentille, dans le déni, parfois condescendante, etc. Mais je vois que dans l'ensemble ça fonctionne !
Je reviens par ici avec beaucoup de plaisir ! Les pensées s'emmêlent dans la tête de Victoire et c'est toujours fait avec beaucoup d'élégance. On la sent au bord du gouffre et déconnectée de son corps et de tous les plaisirs qu'elle peut avoir. J'aime bien le passage où les mots de son livre dansent autour d'elle sans qu'elle y comprenne grand chose, je le trouve très poétique.
Pour le magazine à l'envers, je me suis fait la réflexion que les paragraphes devraient être au-dessus et non au-dessous des titres, non ?
A très vite en tout cas
Je suis contente que tu ressentes cette déconnexion : elle n'est pas forcément évidente pour moi à retranscrire, puisque l'héroïne reste plongée dans une certaine forme de déni et que la narration est à la première personne.
Bien vu pour les paragraphes et le titres, je vais corriger ça !
J’ai trouvé ce chapitre très bien avec une montée en tension assez maitrise notamment sur la scène de la plage. Je crois que notre pauvre héroïne est au bord du burn out mais Elle ne s’en rend même pas compte ! Hâte de connaître le lien entre cette Eugénie et notre victoire
A bientôt !
J'aime bien que ça t'évoque explicitement un burn-out : c'est ce que je visais, mais avec un personnage qui ne s'en rend effectivement pas compte, il faut que je trouve comment doser les infos qui transparaissent.
A bientôt !
Une scène intense, construite autour de la culpabilité et du conflit. Cette dispute qui ouvre la scène, la colère de Nellie, Emilie qui n'a pas sa langue dans sa poche ! J'aime bien comment tout se mélange, se fait écho dans les associations de pensées de Victoire. Il y a sa peine pour sa grand-mère, il moment autour de sa mère qui n'est plus là, et au milieu de tout ça cette "panne" qu'elle a l'air d'avoir aussi au niveau de sa vie professionnelle et artistique. Un genre de confusion et d'effet de chute.
A tantôt
A bientôt !
Alors personnellement, ça ne m'a pas gênée qu'on ne comprenne pas le motif précis de la dispute du coup. On est du point de vue de Victoire, et au contraire pour moi on cale très bien ce genre de scènes qu'on a sûrement déjà tous eu dans un lieu public : entendre les bribes d'une dispute prise en cours de route, et se surprendre à écouter.
Ahah, le monde est petit au passager, sur l'identité de la femme à la fin :D
Pour le reste, j'apprécie toujours autant les moments entre Victoire et sa grand-mère. Victoire qui essaie de comprendre, Nellie qui malgré toute la prévenance de sa petite-fille se sent acculée et prise pour une idiote x) Contente aussi d'en apprendre davantage sur Emilie ! Et tout le moment autour de la culpabilité aussi, vraiment touchant. <3
>> "je ne m’attendais pas à me cogner aussi simplement à la joie des autres." > J'aime beaucoup l'image <3
A très bientôt !
C'est vrai que le monde est petit, et en même temps Soleuze n'est pas une grande ville mais plutôt une sorte de station balnéaire qui vit surtout en été. Je m'inspire d'une vraie petite ville du sud de la France (Sète, pour ne pas la nommer), où il est assez fréquent de croiser des gens que tu connais et où les plages sont constamment bondées quand il fait chaud.
Merci pour tes encouragements !
J'ai pas ultra bien compris ce qui déclenchait la dispute entre les trois individus sur la fin ; ce qui fait que Eugénie va se planter devant le couple.
En dehors de cela je trouve les dilemmes de Victoire très bien décrits ; je ressens bien la culpabiltié de faire autre chose que ce que je pense être censé faire, ce quii m'empêche de profiter de ce que je suis en train de faire. c'est très "relatable", comme disent les anglophones !
Plein de bisous !
Cette Eugénie fait une entrée en scène magistrale ! Tes mots ont donné des images si claire, cette formulation sur ses coudes qui fendent l'horizon était super !
Il y a une telle tendresse inquiète de Victoire, pour sa grand-mère. J'en ai eu le coeur serrée, et je me suis reconnue dans cette façon de lire sans lire. Quand on veut être à l'instant présent, mais que les pensées défilent et que les mots nous traversent sans s'accrocher.
Je pense que chacun de mes commentaires sera un franc bravo pour autant de justesse !
Ah oui, cette sensation d'être "dedans mais dehors"... Un peu cette impression de vouloir/devoir faire plusieurs choses à la fois, sans parvenir à s'accrocher véritablement à une seule.
Ha, et que ce soit toi qui parles de justesse... Ça me touche beaucoup !
◊ "je ne m’attendais pas à me cogner aussi simplement à la joie des autres" J'aime beaucoup le contraste cogner/joie, ça m'a arrêtée dans ma lecture mais dans le bon sens, en mode "tiens, jamais vu ces deux mots ensemble".
◊ Elle parle de façon si juste, Nellie. Il y a un rythme dans tes dialogues qui marche très bien.
◊ "J’aimerais qu’on parle de Nellie, et qu’on n’en parle pas. Qu’on décortique ce qui se passe, et qu’on renonce à comprendre." Pas certaine que t'aies besoin des virgules pour ce mouvement de balancier et de paradoxe, je trouve que la syntaxe se suffit à elle-même ici.
◊ C'est chouette, la présence apaisante d'Émilie, qu'on sent très loin du monde intérieur de Victoire mais finalement peut-être tant mieux.
◊ "Je secoue la tête et répond" -> réponds
◊ "Autour de moi, le cri des enfants et les bruissements de la mer m’empêchent de me plonger dans cette histoire." Pas sûre que t'aies besoin de cette phrase. Je me dis que le paragraphe précédent et la phrase suivante forment une de ces images complètes que tu crées de visualisation d'émotion.
◊ Magnifique, le paragraphe sur la mère qui part.
◊ Parfaite, la montée en puissance autour de la femme au maillot rouge. On te suit dans le mystère et la fin du chapitre est un grand point d'exclamation suivi de beaucoup de points d'interrogation. Hâte du prochain chapitre.
Contente que les dialogues fonctionnent. C'est un exercice particulier, avoir une narration à la première personne qui correspond à la voix intérieure de la narratrice, et des dialogues de plein de personnages qui doivent sonner "comme dans la vraie vie" - entre littéraire et pas littéraire.
Contente aussi que l'introduction physique de la "femme en rouge" produise son effet ! Je voulais que ça marque sans que ça fasse trop dramatique.