J’entends la porte s’ouvrir, claquer, des pas s’engouffrer dans l’entrée. Si je ne reconnaissais pas les manières tonitruantes de mon oncle Lionel, je croirais à une intrusion. Mon cœur s’emballe sous l’effet de la surprise, je fais tomber une chaussette par terre que je m’empresse de ramasser.
- Victoire ? crie-t-il.
Je lui réponds d’une voix forte mais cassée, sans cesser de trier le linge. Ses pas lourds se faufilent dans la bicoque, traversent un couloir, montent un escalier et me trouvent dans la salle de bains.
- Salut ! lance-t-il, un énorme sourire sur les lèvres.
Je repose le t-shirt que j’étais en train de plier et laisse mon oncle me serrer contre lui. Son câlin est moins assuré que ceux de Jacob, j’ai l’habitude : Lionel n’est pas d’un naturel affectueux mais fait des efforts.
- Tu veux un peu d’aide ? demande-t-il en balayant du regard les bacs remplis de linge.
Il pose ses mains sur ses hanches, souffle fort, plisse les yeux. Il occupe l’espace comme un colosse, les pieds écartés bien ancrés au sol, le corps lourd habité par des gestes gauches – à croire qu’il se saisit d’une place qu’il ne veut pas prendre.
- Non, les fringues ça va, je lui réponds. C’est pour… tu sais…
- La chasse d’eau ?
- C’est ça.
Je me donne une contenance. D’habitude, je sais faire bonne figure mais là, je sens que la fatigue a raison de moi. On se regarde, un ange passe. Je souris maladroitement, pousse les bacs du bout du pied et le conduis vers les toilettes, juste à côté.
- Là, tu vois… La chasse d’eau… Et puis d’autres choses. Si tu vois des trucs à réparer… C’est vieux, tout ça, mais moi j’y connais rien, alors…
Il se penche par-dessus les toilettes, tire la chasse et mes bafouillements se perdent dans les rugissements de l’eau qui tourbillonne. Il joue avec le bouton poussoir, vérifie le réservoir, puis commente :
- Elle a l’air d’aller très bien, cette chasse d’eau.
Il se tourne vers moi. Je ne sais pas quoi lui offrir d’autre qu’un haussement d’épaules. Une seconde d’égarement, mon plan qui rate et moi qui perds mes moyens : le visage d’Émilie se plaque sur celui de son père. Ils ne se ressemblent pourtant pas. Je la revois m’encourager, me dire mais si, force-le un peu, tu l’invites chez mamie, tu trouves une excuse, j’ai pensé aux toilettes à réparer. Une bêtise. Je suis mauvaise manipulatrice. Et puis, c’est Émilie qui a insisté : tu peux pas t’occuper de mamie tout le temps, ton père non plus, alors le mien peut bien mettre un peu la main à la -
- Victoire ?
Émilie s’efface, je reviens à mon oncle et à cette chasse d’eau regrettablement fonctionnelle. J’ouvre la bouche, rien n’en sort. Lionel repose les mains sur les hanches, gonfle la poitrine. Et continue de me fixer, ses yeux de colosse plissés sur une faute, sur une erreur – moi. Je me fais violence pour ne pas rapetisser, ne pas dévoiler le fin mot de l’histoire. Alors je l’imite, ou presque, je tente de happer un peu de l’espace laissé vacant, je lève le menton, prend une bonne inspiration et dis :
- Et ben, puisque c’est réparé… Tu veux boire un truc ?
Je m’étonne de la confiance que je laisse transparaître. Je connais mon oncle, je le sais intelligent et colérique. Mon excuse est pitoyable, pitoyable, je me répète, et lui n’est pas dupe. Il va s’énerver, je m’en doute, de colosse il deviendra montagne et crachera sur moi, sur la maison, il crachera tout le mal que cette famille lui inspire.
Une autre seconde de silence et de méfiance. Contre toute attente, Lionel laisse ses bras retomber le long de son corps, pousse un profond soupir et acquiesce. On se dirige vers la cuisine, ses pas lourds me poussent vers l’avant. J’évite son regard et m’attache à servir un café le plus naturellement du monde.
Il s’assoit, se frotte le visage. Se recroqueville sur la table comme pour mieux plonger tête la première dans le bois, un escargot se repliant dans sa coquille. Je lui tends une tasse.
- T’as pas quelque chose de plus fort ? demande-t-il en la désignant d’un coup de menton.
- Si… si, si.
J’abandonne la tasse sur le plan de travail, explore le placard à alcools. Et me rends compte que j’ai passé beaucoup, trop de temps dans cette maison à boire du café. À recevoir des gens, de la famille, autour d’une tasse et d’une discussion déjà répétée. Alors peut-être, pourquoi pas, passer aux choses sérieuses. J’ai un genre de rhum arrangé, je dis, et mon oncle acquiesce vaguement.
Je nous sers, les deux verres claquent sur la table.
Un autre ange, peut-être le même.
On boit sans trinquer. Le rhum est lourd et fort, il coule dans le gosier en brûlant tout sur son passage. Je m’efforce de ne rien laisser paraître, je refoule les larmes qui me montent en yeux. En reposant mon verre, je vois que mon oncle ne se prive pas : il s’essuie les paupières du revers de la manche, toussote, dit quelque chose à propos de la force de l’alcool. Et puis, sans prévenir :
- Tu sais, t’as pas besoin d’inventer un problème de chiottes pour que je vienne.
Il fait tourner son verre vide entre ses doigts, les faisant grossir, rapetisser et grossir encore.
- Enfin je vais pas te mentir, poursuit-t-il, j’aime pas venir ici. Mais si tu me demandes… Ou si tu veux discuter…
Discuter. Je repense à Émilie, à toutes les fois où je l’entends se plaindre de son père, sourd, muet, n’entend rien, comprend que dalle, un ours, à toutes les fois où je les ai vus se crêper le chignon, pour des broutilles ou des questions de vie, se parler et se parler plus fort jusqu’à ce que la conversation ne soit plus que hurlements. S’il en arrive à ça, discuter de discuter, il a sans doute quelque chose d’important à partager.
- T’as raison, je concède. J’ai pas su être directe… Je saurai pour la prochaine fois.
Il soulève mollement une main, signe que tout va bien. Il s’éclaircit la gorge et, les yeux rivés sur le verre qu’il continue de faire tournoyer entre ses doigts sans taille, il lance :
- Bon, et… tout va bien ?
- Ouais, ça va.
Je hausse les épaules, autre signe que tout va bien. Et immédiatement je m’en veux. Je ne sais pas ce qui me prend, à répondre oui et à hausser les épaules, l’air de rien, à faire croire que la vie est lisse, propre. Je rêvais pourtant que Lionel me pose la question, sincèrement. Saisir l’occasion de dire que les choses sont rêches, en ce moment, incontrôlablement rêches, chaque tâche un effort qui se superpose au précédent, et au précédent.
Mon oncle détache les yeux de son verre et me regarde, les sourcils froncés. Les plis sur son front me renvoient aux piles de tâches à faire. À des piles de papier. Une feuille sur une feuille sur une feuille, posées les unes sur les autres en vagues inconsistantes. La somme des gestes à faire et des phrases à dire pour que la vie continue de tourner, des lignes à remplir, à remplir jusqu’à d’autres lignes, et ensuite ? Je tourne la tête, mon regard se pose sur les murs et ce papier peint hideux, une vieillerie sans nom mais avec fleurs, roses et bleues. Papier rêche, encore. Il faudrait l’arracher des murs.
Je me demande ce que Lionel en pense.
- Et toi, ça va ? je lui demande tout à coup.
- Ça va… J’aime pas cette cuisine.
- Comment ça se fait que t’aimes pas venir ici ?
Je me sens bête. Ma question est trop naïve, je reformule tout de suite :
- Comment ça se fait que t’aies autant de mal avec mamie ?
À son tour de hausser les épaules.
- Et toi, pourquoi tu l’aides ? demande-t-il pour toute réponse.
Sa question est aussi bête que la mienne. Pourquoi aider sa propre grand-mère ? Sa propre mère ? Parce que. Une loi de la nature. Un instinct. Parce qu’on peut. Je profite de la discussion pour confier :
- Tu sais, cette histoire de mec qu’elle aurait tué, là… Je t’avoue, ça m’inquiète beaucoup. Pas mal de gens prennent ça à la légère, mon père pense que c’est le genre de choses qui arrivent. Mais je trouve tout ça assez… dangereux.
Il baisse la tête, un profond soupir s’échappe des cavernes qui lui servent de poumons.
- Elle est pas si innocente, en fait. Ta grand-mère.
J’écarquille les yeux.
- Évidemment qu’elle a pas tué ce type, continue Lionel. Puisqu’il est vivant, hein. Mais ça veut pas dire qu’elle est toute blanche.
J’en reste estomaquée. Un nouvel ange, le troisième.
- Mais elle t’a fait quoi pour tu penses ça d’elle ? Qu’est-ce qu’elle a fait de mal ?
Lionel se ressert un verre, me donne un coup de menton silencieux auquel je réponds par un bref mouvement de tête – non merci. Le rhum coule dans le verre, mon oncle le porte à ses lèvres, ses doigts sont orange. Il boit cul sec, comme un bonhomme ne puis-je m’empêcher de penser : cette fois, pas de larme ni de revers de manche.
- Tu t’en souviens peut-être pas, de cette cliente qui passait très souvent à l’épicerie et qui t’offrait toujours un bonbon au caramel qu’en t’étais petite ? En hiver, t’avais même parfois droit à une pomme d’amour. Non ? Bref… Odile. Elle était aide-soignante. Elle venait à l’épicerie assez souvent, on s’entendait bien. Enfin, on discutait de tout et de rien, on se côtoyait pas mais à force, t’apprends quand même à connaître la personne avec qui tu tchatches vingt minutes toutes les semaines à ton job. Elle était aide-soignante, donc, et un jour je l’ai vue arriver, ça se voyait qu’elle allait pas bien. Pâle, quoi. Et puis pas la tête à sourire. Je lui demande ce qui va pas, et elle me raconte un truc. Au début ça me paraît banal, je comprends pas trop ce qui se passe. Même, je me dis, si ça se trouve elle me raconte quelque chose de pas si important, mais pour cacher les vraies choses importantes en-dessous, tu vois ? Une histoire toute bête comme pour cacher la poussière sous le tapis, des fois on sait pas comment faire mieux. Et donc l’histoire d’Odile, et c’est là où je voulais en venir. Elle s’occupe de pleins de gens à domicile, c’est son travail. Une de ces personnes est en fauteuil roulant – je sais plus si c’est un homme ou une femme, mais fauteuil roulant, sûr. Elle sort presque pas de chez elle. Odile vient la voir de temps en temps, s’occupe d’elle, apparemment tout se passe bien. Cette personne en fauteuil vit dans un HLM du quartier de l’Orangeraie, donc appartement naze, tout gris, avec des murs fins comme des crêpes. Et on entend beaucoup les voisins. L’appart d’à côté, c’est une grosse coloc’, ils font tout le temps la fête. Odile s’en est déjà rendue compte, elle s’en est déjà inquiétée, mais la nana en fauteuil roulant, visiblement ça la dérange pas. « Vous êtes sûre ? », « Oui, oui ». Elle racontait qu’il fallait bien que jeunesse se passe, qu’elle était contente que d’autres gens autour d’elle vivent comme elle elle pouvait pas vivre, qu’il y ait de là joie, tout ça tout ça… Bref. Le temps passe, tout continue de fonctionner comme ça. Odile soigne sa patiente, les voisins font du bruit, Odile s’inquiète, la patiente répète que tout va bien. Qu’est-ce que tu peux faire de plus dans ces cas-là ? Et puis un jour, Odile toque à la porte et personne ne répond. C’est étrange, hein, une personne handicapée qui répond pas à la porte, pas au téléphone non plus, d’ailleurs. C’est pas comme si elle pouvait aller bien loin toute seule, hein. Donc Odile commence à stresser, elle connaît personne de la famille, elle n’a pas envie de parler aux voisins donc qu’est-ce qu’elle fait ? Elle appelle les pompiers, un peu paumée. Les pompiers arrivent, toujours pas de trace de la patiente, alors la porte est défoncée. Au final, c’est tout simple. La patiente était morte, tombée par terre sur le sol de son salon, le fauteuil à côté. Je sais plus trop ce que c’était, attaque cardiaque, dans ce goût-là. En voyant le corps, Odile s’est sentie pousser des ailes jusque chez les voisins. Elle a toqué, ils ont ouvert la porte, elle a expliqué ce qui venait de se passer. Les voisins ont répondu un truc du genre « ah tiens, c’est vrai qu’on a entendu du bruit, mais on a pas réagi ». Il s’est avéré que la patiente a frappé contre leur mur pour signaler que ça allait pas, mais ils se sont pas dit que c’était important. Odile leur a passé un de ces savons, elle m’a dit. « Au final, elle est un peu morte parce que les voisins se permettaient de faire du bruit tout le temps, mais que personne ne l’écoutait elle quand elle tentait de parler », c’est aussi ce qu’elle a dit, Odile.
Sa tirade finie, il se tait et me regarde.
Cette chute est une pointe terrifiante - une enclume tombée dans le gosier, écrasée dans l’estomac. Je n’ai pas envie d’y penser, mais le silence m’y force. Une perte pareille, la bêtise des voisins. L’idée que ça aurait pu se passer autrement, mieux – dans ma tête, le mot dignité se fraie un chemin. Je scrute mes mains, enroulées autour de mon verre pourtant vide, et ressens le besoin, là maintenant tout de suite, de me tailler les veines. Pas pour me faire mal, non, au contraire, me tailler les veines avec le premier objet venu, un bout de verre, un couteau, un stylo, pour faire jaillir l’encre qui bout depuis trop longtemps dans mon corps, qui tourne et tourne et tourne en chauffant et chauffant toujours plus, jusqu’à l’ébullition, jusqu’à faire des bulles, des remous d’encre, et qu’il faut maintenant faire éclater. Je saisirais une feuille, n’importe laquelle, pour éponger mon encre, l’étaler, le disperser le plus possible, l’étendre et m’étendre avec lui, me disséminer là où je suis, là où j’habite, tracer partout les images que j’ai dans la tête pour bien dire c’est moi et je suis ici.
J’ai envie de dessiner. J’ai besoin de dessiner.
Je m’attends à ce que Lionel se resserve un verre, comme font tous les hommes dans les westerns après avoir parlé longtemps. Mais non. Il entrouvre les lèvres, se penche vers moi par-dessus la table. Pour un peu, il hocherait de la tête pour me demander ce que j’en pense, de cette histoire.
Je ne sais pas quels mots employer. Je ne sais pas pourquoi il m’a raconté tout ça.
Wow, cette scène est terrible. Déjà, le malaise incroyable qu'on ressent dans tout le début - typiquement ces moments hyper gênants où on ne se dit rien à part des "ça va... ça va ? ça va." très superficiels - alors qu'il y a clairement des gênes derrière. Impressionnée aussi par la description de cet oncle massif, comme s'il mangeait l'espace. Et Victoire, toute gênée par son excuse clairement bidon x)
Et surtout l'histoire de cette dame en fauteuil. Horrible. Les voix qui n'arrivent pas à se faire entendre, comme un espèce d'immense solitude alors qu'on est pourtant censés vivre en collectivité, avec des voisins, de l'attention. J'ai été marquée par la force de ce récit - et en même temps j'apprécie le flou dans le discours de l'oncle, certains points lui échappent, on peut légitimement se poser encore des questions.
Soutien à Odile aussi ! Et à Victoire à la fin <3 Quelle détresse... Et ce que je comprends son besoin de vite recourir à l'art pour chasser une pensée de mort comme celle-ci. <3
Tu vois juste, je visais ce genre d'impressions et d'interprétations, tout en gardant du flou dans le discours de l'oncle - puisque lui-même a ses failles et ne parvient jamais à dire tout à fait ce qu'il veut.
Au vu des retours précédents, j'avais peur que ce chapitre soit trop cryptique (sachant que j'aime beaucoup quand les récits ne sont pas 100% clairs mais que les lignes principales dirigent les interprétations des lecteurices dans un même canal). Je pense que je vais le garder tel quel, il m'a donné du fil à retordre émotionnellement et j'aimerais que ça laisse une trace...
Il y a juste un truc, très prosaïquement qui m'a ennuyée dans ce chapitre : Si la vieille personne est en fauteuil, elle ne peut pas vraiment se débrouiller toute seule en ayant juste des visites d'Odile de temps en temps. ou alors elle a de la famille qui vient l'aider le matin et le soir à sortir de son fauteuil ? Mais dans ce cas, ce serait plus logique que la famille en question la découvre. Bref, je me fais de sûrement des nœuds au cerveau toute seule, mais ça m'a troublée...
J'ai voulu garder l'aspect très oral de cette intervention de l'oncle : il raconte une histoire qu'il n'a pas vécue mais qu'on lui a racontée, avec les biais possibles de retranscription (par exemple il dit "je sais plus si c'est un homme ou une femme" puis naturellement, comme il parle d'"une personne", tout le reste est au féminin et les lecteurices s'imaginent avant tout une femme). D'ailleurs toi-même tu écris dans ton commentaire qu'elle est vieille, mais rien ne l'indique (à part un rapide "que jeunesse se passe", mais elle pourrait avoir 40 comme 80 ans). Je pense qu'une personne en fauteuil peut avoir plusieurs formes d'aides combinées ou non, entre personnel soignant et famille, mais qu'il y a bien des moments où elle se retrouve toute seule (?)
Ca le fait !
Choses :
◊ "Lionel n’est pas d’un naturel affectueux, mais fait des efforts." Pas sûre que t'aies besoin de la virgule.
◊ "Emilie s’efface" Je n'avais pas remarqué avant mais je préfère quand les majuscules gardent leur accent, ce qui donnerait Émilie.
◊ "Je ne sais pas ce qui me prends" Pas de -s à "prends".
Ce passage avec l'oncle est juste... relationnellement entre les persos rien n'est anodin, là.
Cette histoire qui vient faire là, terrifiante, pourrait s'appliquer à beaucoup de gens, en vérité, à ce stade de l'histoire je me demande si l'oncle parle de lui-même, de quelqu'un d'autre... mais y a cette question des voix qui ne sont pas entendues, et je pourrais tracer des parallèles avec les voix des minorités, des femmes, de toute personne qui n'est pas en position de pouvoir, en fait.
Un chapitre très réussi, j'ai trouvé deux coquilles :
"les larmes qui me montent en yeux." : aux
"éponger mon encre, l’étaler, le disperser" : la disperser (si j'ai bien tout compris)
Je dresse une petite parenthèse, tu en fais ce que tu veux (enfin comme de tout le reste) : j'ignore absolument quelle est ta position sur tout ce qui est trigger warning, je sais que certaines personnes sont absolument contre car c'est spoilant donc je comprends tout à fait que ce soit ton cas aussi, néanmoins je tiens à signaler quelque chose à titre informatif, que tout personnellement je pense que ce chapitre peut être assez "triggering" sur le sujet de l'automutilation. ça vire en thématique "encre" assez rapidement, mais quand même, j'avoue que "se tailler les veines" m'a fait pas mal tiquer. Je ne dis pas qu'il faille en mettre, clairement c'est dans tes habitudes de mettre des trucs intenses (et bidouillés dans un poétisme qui fait que ça adoucit les coins) mais ça m'a paru important de te transmettre cette information, si jamais daventure tu as envie de mettre des mentions "attention" à un endroit donné.
Plein de bisous !
Je suis plutôt adepte des TW, et j'ai songé en mettre sur Soleil bleu mais je ne sais pas où... Là, le passage sur l'encre et les veines, c'est vrai qu'il y a TW possibles pour les personnes concernées, mais si j'en mets ici, j'en mets sur plusieurs chapitres (dont le suivant, qui parle de tu-sais-quoi sur le sujet de la parentalité, ou ne serait-ce qu'ici, avec la patiente en fauteuil roulant). Je sais pas encore quelle position adopter, d'autant qu'une énorme partie de ce roman fonctionne sur les non-dits... Bref, je continue d'y réfléchir !
Moi aussi, je me demande vraiment pourquoi il a raconté ça, le rapport avec la grand mère pas si innocente.
J'aime bien que tu y voies de la tristesse... Et pour l'instant, le flou quant à pourquoi l'oncle a raconté cette histoire est volontaire ! L'idée est aussi de montrer ces interactions cryptiques, qui sont la conséquence d'une relation malheureusement cassée : il n'arrive pas à dire exactement ce qu'il souhaiterait, il passe par des détours qui restent encore obscurs