Chapitre 2 : Tournoi et magie

  Lorsque le soleil arriva à son zénith, le son strident des grilles qui se ferment se fit entendre.  L’atmosphère devint alors pesante et les aspirants chevaliers se dirigèrent hors des loges où ils s’entassaient. Au cœur de l’arène se trouvait maintenant une foule de jeunes garçons, attendant les instructions du grand tournoi d’entrée à la Knight Academy.

  Le public autour regardait, sous la chaleur harassante du soleil, les concurrents. L’arène semblait être coupée en deux groupes, avec d'un côté les nobles, descendant de grandes lignées de chevaliers, et d'un autre côté les roturiers qui espéraient désespérément sortir de la misère.

  Laria sentait chaque souffle de vent, chaque bruissement de feuilles, dans l'attente fébrile du commencement des qualifications. Il ne fallut pas longtemps pour qu'un homme en armure apparaisse sur un balcon aux rideaux rouges et brodées de fils d'or surplombant l’arène. Il portait l'emblème des chevaliers impériaux et se démarquait particulièrement par son allure. Il avait des cheveux coupés à ras le crâne et des yeux noirs perçants, mais ce n'était pas tant cela qui le démarquait des autres que sa carrure imposante. Derrière lui se trouvait le magicien royal, reconnaissable grâce à l'emblème sur sa tunique. Il avait des cheveux blancs aux teintes argentées, et de magnifiques yeux dorés. Cependant, malgré son apparence, Laria sentait le poids de son aura magique qui pesait autour de lui. Un frisson lui traversa l'échine, avant que ce qu'elle pensait être le capitaine de la garde impériale prenne la parole.

— Je vais faire bref. Si vous êtes ici aujourd'hui c'est que vous espérez rentrer à l’académie du château de Lacrima. Seuls les plus doués d’entre vous y arriveront. Mais cesse de mondanité, passons au vif du sujet. Le tournoi se déroulera en deux parties. D'abord vous vous affronterez tous ensemble au cœur de l’arène. Libre à vous de définir une stratégie et de former des équipes. Les trente derniers encore debout ou en vie devront se combattre en face à face. A ce moment-là,  vous serez seul contre votre adversaire. Le but est de vous répartir dans les trois dortoirs de l'académie. Les classes sont formées de dix élèves, et seuls les dix premiers du tournoi pourront espérer un jour faire partir de la garde rapprochée de notre bon roi. Je vous souhaite à tous bonne chance, et que la compétition commence, déclara-t-il d'une voix tonnante.

  On entendait les cris du public raisonner, et les jeunes garçons allèrent choisir leurs armes. Diverses épées, boucliers et dagues étaient déposés en vrac sur des tables en bois, misent dans un coin pour ne pas gêner. Chacun prit une ou deux armes, sous l'œil attentif des chevaliers en charge de la sécurité et du respect des règles, avant d'aller rejoindre des amis pour former des équipes. Laria choisit une des dernières épées qui restait. Elle était en fer un peu rouillée mais facile à manier. Elle prit plus loin une dague qu'elle glissa dans la manche de sa chemise.

  Elle commença alors à regarder autour d'elle pour trouver des coéquipiers. Elle voyait que malgré l'égalité que devait fournir le tournoi, les fils d'aristocrate possédaient de meilleurs équipements de protection avec des cuirasses et des gants en cuir. Elle, qui ne portait rien de plus qu'une vieille chemise large et un pantalon usé,  ressentait particulièrement cette différence. Un sentiment de profonde injustice s’empara d’elle.

  Une corne de brume résonna et la sortie de ses réflexions. Les combattants se mirent en place et elle sentit son pouls s'accélérer. Elle entendait résonner les battements de son cœur dans sa poitrine. Laria, qui n'avait pas d'équipier, choisit d'abord de se mettre en retrait avant de s'engager véritablement dans ces combats. Les premiers groupes commençaient à s'affronter et on pouvait remarquer que les nobles gagnaient majoritairement. Seules quelques équipes d'origine roturière étaient encore en liste. On pouvait voir la poussière se soulever sous les pieds des combattants et des bruits d'épées qui s'entrechoquent résonnaient jusque dans les gradins. C’est alors qu’un groupe commença à s’approcher de Laria.

— Eh bien, on se terre dans son coin comme un rat. Voyons ce que tu as dans le ventre bouseux, dit le meneur.

  Le garçon aux cheveux blonds et aux yeux marrons brandit son épée dans sa direction, tandis que ses camarades derrière sortaient des dagues qu’ils lancèrent sur la jeune fille. Elle sentit son sang se glacer, et sans même s’en rendre compte, elle esquiva les  dagues qui allèrent se figer dans le mur de pierre derrière. Elle prit alors d’assaut le meneur qui ripostait à grands coups d’épées. Elle entendait ses battements de cœur dans sa poitrine et le souffle saccadé de son adversaire, qui avait du mal à suivre le rythme. Les deux suiveurs se jetèrent alors sur elle. Ses yeux traduisaient sa peur. Elle ne pouvait pas perdre ce combat. Elle devait se venger.

  Des souvenirs de sa mère lui revinrent en mémoire et une larme coula le long de sa joue. Une lumière blanche enveloppa alors ses assaillants, et des chaînes sortant du sol terreux emprisonnèrent ses ennemis. Le bruit de fer qui s’entrechoque et des os qui se craquent se fit entendre. Laria semblait en transe, tandis que ses yeux bleu glacés avaient pris des teintes dorées. Tous les regards s’étaient braqués sur elle. C’est alors que le magicien de la cour se téléporta dans un éclair devant  l’adolescente.

— Regarde-moi, murmura-t-il doucement. Tout va bien.

  L’homme, qui semblait avoir une vingtaine d’années, lui tendit la main. La boule au ventre, elle s’accrocha à cette main. C’était son espoir, son unique aide. Leurs yeux commencèrent alors à briller à l’unisson de la même lumière dorée. Le monde retenait son souffle. Le temps semblait s’être arrêté. Les pupilles de Laria redevinrent d’un bleu profond ; et le magicien lui sourit gentiment, avant de libérer les trois garçons de leurs entravent qui tombèrent dans un grand fracas.

  La corne de brume sonna la fin de la première épreuve. Il ne restait plus que trente participants dans l’arène. Elle se sentait perdu et ne savait pas si elle avait réussi à se qualifier. Son regard se porta sur celui qui l’avait aidé et elle lui demanda à mi-voix :

— Je suis qualifié ?

L’homme sourit à Laria avant de lui dire :

— Oui, mais ne recommence pas. On en reparlera quand il y aura moins de monde.

  Malgré sa réponse son visage affichait un air inquiet tandis qu’il repartait aussi vite qu’il était arrivé. Un éclair sembla déchirer le ciel, et il réapparut dans la loge du capitaine de la garde. Laria épiait le magicien qui se disputait alors avec les administrateurs. Elle se doutait que c’était à son sujet, mais elle ne pouvait qu’observer la scène impuissante. La voix tonnante du capitaine retentit.

— La première épreuve est terminée. Les concurrents qualifiés seront tenus de se rendre demain matin à l’aube au château sur la colline pour la deuxième épreuve. Les autres pourront aller se faire soigner par l’unité médical plus loin. Je tiens à préciser que l’usage de la magie est proscrit… et toute infraction vaudra une disqualification lors des prochains duels. Cette journée a été forte en émotion mais j’espère que vous aurez profitez du spectacle. Je vous souhaite une bonne continuation, et aurevoir pour ceux que je ne reverrais plus. 

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Phil Wayne
Posté le 08/05/2024
Salut,

J'aurais quelques petites remarques (en espérant que cela t'aide) :

- Attention au tiret. Tu utilises le " - " du 6 mais pour les dialogues c'est plutôt celui-ci " — ". C'est du détail, c'est vrai (mais je préfère donc je le dis au cas où).

- « Lorsque le soleil arriva à son zénith le son strident des grilles qui se ferment se fit entendre. » La phrase est très jolie. Juste attention aux virgules. Après zénith, il devrait y en avoir une pour marquer la fin du bloc du complément circonstanciel de temps. C'est du détail sémantique aussi, ça n'empêche pas d'aimer ce que l'on lit car c'est très bien écrit, mais voilà je te le dis aussi au cas où car ce n'est pas la première fois que je trouve des virgules manquantes en te lisant.
Je te donne un autre exemple : « Malgré sa réponse son visage affichait un air inquiet tandis qu’il repartait aussi vite qu’il était arrivé. » La virgule se positionne après « réponse ». Bref, niveau histoire, orthographe et descriptif tu n'as pas vraiment besoin d'aide donc je me suis concentré là-dessus.

- Aussi, dernier point : attention à bien aérer ton texte. Ce qui te sauve ici est qu'il y a du dialogue et puis le genre veut aussi qu'il y ait des descriptions longues... mais ça n'empêche pas de casser les codes, des fois, et faire plus de paragraphes. D'expérience, c'est plus digeste pour ton lecteur. Il sera moins tenté de sauter toutes les descriptions s'il n'a pas l'envie de fournir l'effort que tu lui imposes.

Anywho... Le commentaire devient vraiment long, je m'arrête là...

Ah non attends, en plaçant un mot anglais moi-même je me rappelle d'un truc qui m'a titillé en lisant ce chapitre et le précédent.
"Knight Academy". Je sais, c'est du goût, c'est du détail aussi. Juste, on n'est pas dans une traduction. Pourquoi pas "l'académie des chevaliers" ? Ou tu lui inventes un nom, comme ça tu fais preuve de plus de créativité d'un côté à coup de néologisme, et de l'autre tu évites un anglicisme. Que sais-je, c'est de la fantasy, tu pourrais avoir une langue ancienne dans ton monde et l'académie a un nom en langue ancienne, j'en sais rien... Sans non plus obligatoirement être trop original. Regarde dans la vraie vie : on appelle l'université "l'université" ou "la fac" quand on dit où l'on va.

Bon, euh, bref, ce coup-ci c'est la bonne, je m'arrête. J'espère que tu trouveras le commentaire constructif et "helpful" (je te mets un terme anglais pour rester dans le thème et faire preuve d'une ironie qui doit théoriquement être drôle en contexte, après t'avoir critiqué pour ça).

Bonne journée,
Phil.
Amber Frosth
Posté le 09/05/2024
Je ferrais les modifications quand j'aurais un peu plus de temps. Par contre, c'est quel tiret si ce n'est pas celui du 6 ? 😅 Et pour le nom de la Knight Academy, on m'avait déjà fait la réflexion. Etant donné que ce n'est pas la première fois, je vais modifier le nom. En tout cas, merci de ton retour.
Phil Wayne
Posté le 09/05/2024
Salut :)

J'entends, j'ai un commentaire assez long xD

Voici un lien qui pourrait t'aider pour ponctuer tes dialogues : https://uneplume.net/2012/12/typographie-du-dialogue/

Le tiret qui t'intéresse est celui-ci : « — ». Sur un clavier azerty, il me semble que c'est CTRL+ALT+« - » pour l'obtenir mais je n'en suis pas sûr.
ConteuseduSonge
Posté le 08/01/2024
Salut ! Comme tu l'a, je pense, remarqué je suis partie pour adorer ton histoire : c'est vraiment un recensé de tout ce que j'aime entre quête de vengeance et présence d'elfes et de Fæs. Il y a simplement quelque chose qui m'embête un petit peu : lorsque je lis les dialogues et le texte j'ai légèrement l'impression d'avoir affaire à des personnages assez impersonnels, on a un peu du mal à s'y attaché et ce, surtout pour le capitaine. J'ignore si c'est un choix, après, si c'est le cas, cela peut toujours être intéressant.
Amber Frosth
Posté le 08/01/2024
La façon de parler du capitaine est assez particulière. C'est un choix personnel qui peut décontenancé, mais cela permet de moins s'attacher à lui, ce qui le renvoie directement au second plan. Et ça me donne accessoirement moins de remords pour la suite.😅
EryBlack
Posté le 14/06/2023
Salut ! C'est le bingo lancé sur le forum qui m'amène à la découverte de ton histoire. Comme ton prologue et tes chapitres sont courts, j'en ai lu plusieurs d'affilée afin de me faire une idée. Les enjeux de l'histoire sont posés dès le prologue, le premier chapitre apporte quelques éléments supplémentaires et l'action commence dès le chapitre 2 : c'est un début d'histoire dynamique ! Par contre, je dirais que je manque d'immersion. Je trouve que ton univers est apporté de manière explicative et du coup je reste un peu détachée. Par exemple, dans le prologue, la vision de Laria qui déchire ses ailes de fée pourrait être saisissante ; mais tu donnes tout de suite une explication à ce geste sans laisser la place à la lectrice que je suis de se questionner dessus. Je comprends le procédé, souvent on craint justement que les gens qui nous lisent ne comprennent pas, mais je pense quand même qu'il y a des choses que tu peux suggérer, montrer au lieu de les expliquer, et qui trouveront leur sens par la suite. C'est un peu pareil dans le premier chapitre avec Tim, la résistance, l'entraînement : leur dialogue révèle beaucoup mais ne fait pas très naturel à mes yeux. Je pense qu'il y a moyen de suggérer davantage. J'ai mieux aimé ce début de chapitre 2, je trouvais que ce moment de silence, un peu plus descriptif, était plus immersif.
Quelques autres détails : tu utilises une narration au passé, mais tes incises de dialogue sont souvent au présent (demande-t-il, s'inquiète-t-il...). Les deux dernières phrases du capitaine à la fin du chapitre me font tiquer : ça sonne comme quelque chose que pourrait dire un animateur de spectacle par exemple, ça lui donne une image pas tout à fait conforme à celle qu'on se fait d'un capitaine de garde. Après ça peut être un choix, mais dans ce cas ce serait bien qu'on comprenne que c'est intentionnel, en appuyant sur son caractère particulier dès sa première prise de parole.
De manière générale, je dois avouer que les récits de vengeance ne sont pas mes préférés, mais comme je suis passée par ici, j'en profite pour te laisser mes retours. J'espère que ça te sera utile ! Bonne continuation !
Amber Frosth
Posté le 14/06/2023
Merci beaucoup d'avoir lu mon histoire. Je suis d'accord avec toi pour le chapitre 1. Le dialogue ne fait pas très naturel. Sinon les incises de dialogue au présent c'est normal car on m'a expliqué que c'était une règle (pas souvent respectée) du français. Pour le capitaine de la garde il parle tout le temps comme ça. S' il fait très animateur de spectacle c'est parce que pour lui c'en est un.
Amber Frosth
Posté le 14/06/2023
Sinon bien que l'histoire commence comme une simple vengeance, elle devient très vite une romance qui lui permet d'avancer et de laisser ses fantômes du passé. Des personnages comme Tim prennent de la profondeur. J'espère que si le coeur t'en dit tu lises les chapitres comme Emprunte du cœur ou encore Retrouvailles au crépuscule pour me donner ton avis.
EryBlack
Posté le 14/06/2023
Salut ! Merci pour les explications, je verrai si je continue du coup :) Je pense que ça pourrait être intéressant qu'on ait des indices dès le début de l'histoire sur la tournure que ça pourrait prendre (romance, donc). Parce que sinon, le pacte autrice-lectrice n'est pas tout à fait respecté, puisque j'ai l'impression de m'embarquer dans une histoire de vengeance alors qu'en fait tu prépares autre chose. Après c'est difficile à faire en restant subtile, de suggérer la romance possible là où il n'y a pour le moment que de la vengeance, mais justement, c'est un défi intéressant !
Concernant les incises, je ne sais pas qui t'a expliqué ça mais je pense que c'est une erreur. Je ne veux pas jouer les donneuses de leçons mais je suis prof de français (du coup c'est un peu mon boulot, haha) donc assez sûre de ce que je dis. Au contraire, dans un texte, c'est important que les temps verbaux soient cohérents, donc on met bien les incises au passé si la narration est au passé. J'ai essayé d'aller vérifier au cas où, je ne trouve absolument rien en grammaire à propos d'une règle d'incises au présent.
Amber Frosth
Posté le 15/06/2023
D'accord. Merci beaucoup. Je vais modifier le temps des incises. C'est mieux de faire confiance à une professeur de français. Par contre comme je suis en Allemagne il faudra attendre une bonne semaine. Sinon je vais réécrire le chapitre 1 mais pour ça il faudra aussi attendre un peu. Pour le pacte lecteur-autrice j'ai essayé de préciser romance et fantasy mais je n'y suis pas arrivée donc j'ai choisi le plus globale. Désolée.
Amber Frosth
Posté le 22/06/2023
J'ai réécrit le chapitre 1.
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