Les vieilles familles sont comme les vieilles demeures qui les abritent. Elles sont faites de vastes ramifications, de couloirs où bourgeonnent les portraits de fantômes têtus, épinglés pour la postérité, les paupières lourdes. Leurs murs ont une mémoire qui garde tout : l'ombre des défunts, les cris des naissances, les impacts de balle et les promesses tenues muettes. Elles sont de vivants tombeaux pour ceux qui en font partie.
Arcade et Joshua ignorent tout de cela lorsqu'ils décident de réclamer une part illégitime dans l'héritage paternel et espèrent que la menace d'un scandale public pourra convaincre leurs demi-frères, situés du bon côté du mariage, de signer quelques chèques. Et ils se rendent rapidement compte que ce n'est pas qu'à la pugnacité des héritiers en titre qu'ils vont avoir à se confronter, mais aussi à l'omniprésence et la démesure d'un père mort, assassiné qui, pourtant, règne encore sur ses terres, ses secrets et ses fils. Tous ses fils.